Voici le parcours atypique qui m’a permis de déchiffrer le chaudron de Gundestrup
La bibliothèque de mon père se scindait en deux thèmes majeurs: l'histoire et l'astronomie. C'est pourquoi je me suis toujours intéressé aux civilisations disparues et aux trésors mythiques (La Quête du Graal, les trésors des Templiers et des Cathares etc.). J'ai également quelques connaissances en astronomie. Il fallait bien que les deux se percutent un jour. C'était écrit. Les Celtes et les druides font partie de cet histoire.
Photo: Stonehenge ©MW2012
C'est lors d'un séjour dans le Languedoc-Roussillon pour visiter deux Hauts-lieux de la France mystérieuses, Monségur et Rennes-le- Chateau, que j'ai eu une révélation extraordinaire. C'est en explorant un dolmen perdu dans la garrigue du haut Languedoc devenu le domaine des serpents que m'est venu l'idée d'un zodiaque des druides. Un système qui me permet de décrypter, grâce à l'astronomie, les images symboliques des artefacts celtiques. Le chaudron de Gundestrup n'est qu'un exemple parmi d'autres, mais d'une importance capitale puisqu'il révèle la religion secrète des druides : une religion des étoiles.
Photo: tombes royales dans la nécropole de Paphos, Chypre. ©MW2018
Comme j'avais un don pour le dessin, le zodiaque des druides m'a inspiré un récit mi-historique mi-mythologique, intitulé: "Les larmes de Belenos". Il me fallait donc tout d'abord apprendre à écrire un scénario et la narration en images, storyboard ( création des personnages, l'écriture, les plans, les angles de vues etc.). En parallèle, je me suis également perfectionné dans différentes techniques du dessin (dessins, au crayon, à la plume, au pinceau, , la composition des images, le mouvement, les éclairages etc.). Passionnant !
Au bout de quelques années, j'étais enfin prêt. J'avais un scénario de bande-dessinée avec mes personnages, une description détaillées de toutes les cases, les dialogues et cinq planches encrées. L'histoire d'un petit garçon qui deviendra un grand magicien, grâce à ses rencontres avec des personnages hauts en couleur qui sont en fait les douze dieux du zodiaque des druides J'ai envoyé mon projet à plusieurs maisons d'éditions. Tous les éditeurs m'ont envoyé une lettre de refus, sauf un qui m'a téléphoné. Mon projet lui semblait intéressant, mais il fallait d'abord améliorer quelques détails. Ce que j'ai fait. Cependant, je me suis rendu compte que si j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire une histoire, ce n'était pas la même chose avec le dessin. Ce n'est pas forcément la qualité qui est en cause, mais plutôt la vitesse d'exécution. J'ai dû me rendre à l'évidence que j'étais d'une lenteur affligeante, un vrai escargot. Impossible de livrer des planches dans un délai acceptable. Conscient de ce point faible, j'ai abandonné mon projet et je n'ai jamais envoyé la version améliorée de ma bande-dessinée. Cependant, l'apprentissage des différentes techniques pour écrire une histoire m'aident encore aujourd'hui pour rédiger mes articles.
Image: Planche de BD, crayon et début d'encrage, Le dieu sorcier emmène le jeune héros dans l'Autre Monde, (format 45 cm de haut et 38,5 cm de large). À noter en bas à droite l'arbre de Vie des Celtes dont une moitié brûle depuis la racine jusqu'à la cime, et dont l'autre moitié a un feuillage verdoyant.
Quelque années plus tard je me suis lancé du jour au lendemain sans aucune raison apparente dans une série d'illustrations mettant en scène des divinités celtiques. Des dessins pour le moins bizarres. Illustrations que j'ai arrêté tout aussi subitement au bout de deux ans. Grâce à ces dessins j'ai entrepris une immersion totale dans le calendrier des saisons et des fêtes traditionnelles. Ce qui m'a aidé à comprendre la symbolique liées au cycle des saisons sur le chaudron de Gundestrup. Une immersion dans la Roue du Temps qui correspond à l'éternel retour des moments clefs qui rythment l'année. Au lieu de la fuite en avant en ligne continue qui caractérise notre calendrier actuel. Ces illustrations et les innombrables notes et schémas les accompagnant, m'ont permis de comprendre le fonctionnement complexe du zodiaque des druides et de mettre au point un système me permettant de déchiffrer les éléments iconographiques des artefacts celtiques. Cela m'a pris dix ans, mais désormais le code secret des druides est décrypté.
Image: dessin au crayon, Cernunnos entouré d'animaux, (format 50 cm de haut sur 65 cm de largeur).
Après les civilisations disparues et l'astronomie est venue s'ajouter une troisième passion. Le goût du voyage vers des pays lointains avec une prédilection pour les contrées exotiques recelant des vestiges d'anciennes civilisations. J'ai une fascination toute particulière pour l'Inde, sanctuaire des plus anciennes religions du monde. Pour moi explorer les religions indiennes, notamment le shivaïsme, correspond à un voyage dans le temps. Comme si un égyptologue pouvait visiter le temples égyptiens du temps des pharaons.
Photo: temple taillé dans la roche avec de très beaux bas-reliefs près de Madurai, Tamil Nadu, Inde. ©MW2019
Je tenais là un sujet qui dépassait largement le cadre d'une bande dessinée. Pendant quatre ans, j'ai écrit un manuscrit qui au fil du temps est devenu tellement épais que j'ai dû le scinder en deux: Les dieux des druides Tome I et Tome II de plus de 300 pages chacun. Au début à la plume sur un carnet à spirale, puis sur l'ordinateur. On n'arrête pas le progrès.
Ces manuscrits sont le résultat de quatre années d'écriture intense. Plus 600 pages d'une étude poussée sur la religion des druides. L'aboutissement de 25 années de recherches et le socle sur lequel sont bâtis les articles du site internet.
J'ai finalement envoyé mes manuscrits à différents éditeurs. Après quelques refus, un éditeur enthousiaste m'a répondu Je donc suis allé plusieurs fois du fond de ma province à Paris. Chaque rencontre avec l'éditeur m'a permis de sortir une version améliorée de mes manuscrits. Et je lui en suis reconnaissant. Un jour, j’ai été présenté à un éminent professeur, dont j’ai quelques livres dans ma bibliothèque. On avait sans doute parlé de moi au préalable puisqu’en se tournant vers moi il s’est exclamé, non sans une pointe d’ironie : « Ah ! C’est vous le génie qui a tout trouvé !! ». Il faut dire que j’ai été surpris d’être interpellé de la sorte, alors je n’ai eu d’autre réponse à donner que de dire simplement : « Oui, c’est moi ! ». C'est une époque où j'ai eu le plaisir de rencontrer d'autres illustres professeurs dont les ouvrages sont à l'honneur dans ma bibliothèque. Malheureusement l'un d'eux a émis un avis négatif sur mon travail. Hélas sans avoir lu mes manuscrits. Cette opinion défavorable a freiné l'enthousiasme de l'éditeur, car comment publier le livre d'un inconnu sans risquer de se faire descendre lors de la parution de l'ouvrage. Sage décision. L'abandon brutal de mon projet m'a néanmoins permis de reprendre ma liberté. Quand une porte se ferme, d'autres s'ouvrent...
Photo: dans les rues de Badami au coucher de soleil, Karnataka, Inde. ©MW2020
Covid. Rentré in extremis d'Inde avant la fermeture des frontières. C'est après plusieurs tentatives infructueuses les années précédentes, que j'ai enfin réussi durant le confinement à déchiffrer les dernières plaques du chaudron de Gundestrup. Ce qui m'a décidé, malgré mes maigres connaissances, à créer un site internet: Le code secret des druides, pour publier les résultats de mes recherches. Je suis mon propre patron et je publie ce que je veux, quand je veux et au rythme que je veux. C'est à dire avec une lenteur d'escargot (on ne se refait pas) au grand désespoir de mes lecteurs. Depuis je m’amuse à tester différents canaux de communications.
En mai 2022, j'ai lu dans un article qu'un journal se lançait dans une grande offensive sur les réseaux sociaux. Ce qui m'a incité à faire de même. J'ai donc lancé ma propre offensive et ouvert des comptes entreprises sur Facebook, Twitter, Instagram et Pinterest sous le nom de [K]ernunnos. Sous le même nom est apparu fin 2022 un blog consacré aux mystères du chaudron de Gundestrup. Le site internet ressemble à un galion espagnol, le navire amiral, chargé de trésors, mais lourd et difficile à manœuvrer. Le blog est quant à lui plutôt une goélette, légère, rapide et maniable. Ils se complètent l’un l’autre.
En route vers de nouvelles aventures...
Photo: en Royal Enfield sur les routes poussiéreuses du Tamil Nadu, Inde. ©MW2019